À l'école du chômage
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Aujourd'hui pour ma part, pas d'état des lieux de la presse et de la radio, qui font l'écho de la même situation catastrophique que la veille. Me sentant d'humeur nostalgique, j'avais envie de partager quelques réflexions sur l'éducation mêlées à des souvenirs de collège et du lycée. Merci d'avance de me dire ce que vous en pensez! :)
Tu veux faire quoi plus tard?
Il a quelques décennies, cette question était beaucoup moins anxiogène pour les parents et pour les enfants. On avait généralement une carrière toute tracée. On allait à l'école, ou on se formait à un travail manuel, on travaillait à l'usine, ou on devenait maman. Souvent plusieurs choses en même temps. Avec un peu de chance, on suivait les traces d'un parent qui nous formait à son métier qui deviendrait le nôtre (l'ancêtre du piston). C'était l'époque où la motivation suffisait généralement à payer. L'époque où "pour aller bosser, suffit de s'lever" comme dirait l'aut'. "Pas comme ces vedettes de la téléréalité!".
Puis il y a eu l'époque de mes parents et de la majorité de ceux qui étaient avec moi à l'école. Des parents venus s'installer en France (à la demande de celle-ci!) il y a 30 ou 40 ans, parce qu'il y a avait du boulot, à l'usine surtout, et dans le bâtiment. Des usines qui ont quasiment toutes fermées depuis, mondialisation oblige. Bref. En attendant, nos parents ont réussi à changer de pays, changer de vie, apprendre une nouvelle langue, devenir propriétaire, bien avant nous.
Tout ça pour dire que, bizarrement, alors que les nouvelles technologies sont en plein essor, que des milliers de métiers et d'opportunités sont nés, et qu'il est encore plus facile de se déplacer, notre jeunesse est de plus en plus perdue. Un peu comme s'il y avait trop de choix sur le menu... Et pour moi c'est ni plus ni moins l'Éducation Nationale qui en est responsable. Manque de moyens, pas d'écoute, rythme scolaire et matières non adaptées... La liste est longue et peu de choses ont positivement changées! Parmi les grandes initiatives de l'école en termes "d'accompagnement vers l'avenir" on retrouve toujours les mêmes basiques.
Le stage de 3ème
À l'école maternelle on apprend à se sociabiliser. À l'école primaire à lire et à écrire les métiers. Et 10 ans plus tard arrive le stage de 3ème. Un stage de 3 jours à une semaine qui permet au jeune de se familiariser avec le monde de l'entreprise, avec pour objectif de le confronter à la réalité de la vie, et qui sait, peut être susciter une vocation. Oui bien sûr.
Certains disent que c'est bien, d'autres que c'est inadapté. Pour ma part, cela a été inexistant. Dans mon collège pourtant classé ZEP (Zone d’Éducation Prioritaire) on ne nous a rien proposé. Oups! Les oubliés de l'Éducation Nationale. Ça la fout mal. Dommage pour nous, mais cela a peut-être changé depuis... Du moins je l'espère!
Il m'est en revanche déjà arrivé de croiser des stagiaires de 3ème chez mes anciens employeurs. C'est un peu comme intégrer un nouveau collaborateur: on lui présente les équipes, lui montre la machine à café le distributeur de bonbons, lui explique qui fait quoi, lui montre où sont les toilettes, lui présente son poste de travail pour les 3 jours, lui indique où se trouve la cantine et puis voilà. "Merci, ça t'as plu? Super, bonne continuation au-revoir".
Même si l'initiative est intéressante, les résultats quand à eux... Si quelqu'un connaît une personne qui a eu une révélation durant ces 3 jours là, qu'il me fasse signe. Encore plus dur: si quelqu'un trouve une personne qui désormais travaille dans l'entreprise qui l'a accueillie en 3ème m'écrive directement! J'offre ma considération ainsi que le café :)
Le logiciel magique
À la place d'un stage, mes jeunes amis et moi avons eu le droit à un test de 30 minutes sur ordinateur. Après avoir répondu à un certain nombres de questions sur nos couleurs préférées, nos centres d'intérêts et notre comportement en société, le fabuleux logiciel nous permettait d'imprimer une feuille nous disant pour quelle carrière nous étions fait. Voilà les enfants, merci et bonne journée! Des années plus tard, le Pôle Emploi me financera un Bilan de Compétences qui laissera le même souvenir amer, celui d'avoir passé un test psychologique au rabais et de n'avoir encore une fois, toujours pas été écoutée. Cette expérience fera d’ailleurs l'objet d'un article tout entier!
Sensibiliser le jeune à son avenir au sens large est une part très importante de l'éducation. Cette sensibilisation est toujours très insuffisante à en croire le témoignage des parents et des enfants concernés. Mais avant de vouloir imposer à tout prix le monde de l'entreprise au jeune, ne faudrait-il pas se confronter au cas par cas au jeune lui même? L'enseignement scolaire est loin d'être adapté à l'enseignement de masse. Certains sont fait pour étudier, d'autres ont déjà envie de travailler mais on ne leur en donne pas les moyens.
Le C.I.O
Aurait pu s'appeler le S.O.S. Le CIO, Centre d'Information et d'Orientation est un pays imaginaire où les personnes en charge de l'instruction de vos enfants vous font croire qu'ils les guideront dans leur choix d'orientation. Pour ma part, j'en garde le souvenir d'un sanctuaire de brochures poussiéreuses de grandes écoles et de rangées d'ordinateurs reliés au Tout Puissant Internet, hautement surveillés par un personnel non pédagogue qui rappelait son autorité par un "ccchhhhuuuttt!" toutes les 5 minutes. "Chut!" Alors que s'il y a bien un endroit où l'on est censé favoriser les échanges c'est bien celui là non? La clé de beaucoup de choses se trouve dans le dialogue, ainsi que dans la compréhension de l'autre.
Tout bien réfléchi le C.I.O a bien de nombreux points communs avec le Pôle Emploi: pas d'écoute et beaucoup de blabla, mais ça à l'époque je ne le savais pas!
Et vous, quelles seraient vos bonnes idées pour réformer l'école, garantir le bien-être des enfants et à terme, fabriquer moins de chômeurs?